La CGT Paulstra Segré vous souhaite de Très Bons Congés payés !
En cette période estivale évoquons un acquis qui semble évident aujourd’hui mais qui a été obtenu à force de luttes.
Il est toujours bon de comprendre d’où on vient où on va… En 2022, personne n’imaginerait que les congés payés puissent ne pas exister… et pourtant… Il a fallu les grandes grèves de mai-juin 1936 pour que le patronat et le gouvernement cèdent et accordent, entre autres, les deux semaines de congés payés, de peur de perdre bien plus… Mais que s’est-il passé ?
L’idée de vacances payées émerge dans les années 1920. En 1926, le congrès de la CGT revendique le droit à des congés payés. Cette année-là, l’idée de mériter d’être « payé à ne rien faire », comme le bonheur et le droit d’accéder aux loisirs, est « une idée neuve ». Droits nouveaux et mentalités nouvelles vont de pairs. Du Front Populaire à aujourd’hui, l’histoire des congés et des vacances est longue. Et elle n’est pas finie…
Le 3 mai 1936, le Front Populaire gagne les élections et provoque de par sa victoire un élan de revendications chez les travailleurs, ces derniers voulant obliger le nouveau gouvernement à appliquer immédiatement ses promesses. Mouvements de grèves, occupations des usines : plus de 2 millions de travailleurs revendiquent de meilleures conditions de travail. La France est paralysée et le patronat est dans l’obligation d’ouvrir des négociations.
Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, à l’hôtel Matignon à Paris, sont officiellement signés les accords dits de Matignon, entre le Président du Conseil, Léon Blum, la Confédération Générale du Patronat français et la CGT. Ces accords prévoient la généralisation des conventions collectives, la création des Délégués du Personnel et une augmentation de 12 % des salaires. Cependant la mémoire des français ne retiendra que la semaine des 40 heures et l’octroi de deux semaines de congés payés qui leur permettront de partir en vacances dès l’été 1936 (une première pour une très grande majorité d’entre eux).
20 ans plus tard en 1956, le cabinet Guy Mollet fait adopter une troisième semaine de congés payés obligatoires.
En 1969, est octroyée la quatrième semaine.
Et c’est finalement, en 1982 que le temps des congés payés est fixé à cinq semaines.
Le caractère collectif des droits des salariés est désormais enraciné. Le contrat de travail repose sur des droits collectifs. Par ailleurs, les salariés représentent un contre-pouvoir légal au sein même de l’entreprise, remettant en cause profondément le dogme libéral, qui donne tout le pouvoir au propriétaire.
ET AUJOURD’HUI ?
Les droits des travailleurs dans l’entreprise, des retraités, des privés d’emplois, des étudiants, … sont systématiquement mis en cause. Notre Sécurité Sociale est pilonnée d’attaques, satisfaisant l’appétit des requins de la finance et du grand patronat.
Aujourd’hui plus qu’hier, nous devons nous organiser et nous mobiliser afin de défendre ce que nous avons obtenu par la lutte collective et obtenir de nouveaux droits. Une forte syndicalisation est le seul moyen de retrouver ce rapport de force favorable qui a permis d’obtenir à l’époque, de grandes avancées sociales.